Fête de la Musique : La chanson québécoise, des années 1930 à aujourd’hui

En chanson, le Québec ne se limite pas qu’à Céline Dion ou Isabelle Boulay. Du folklorique au rock, plusieurs genres musicaux sont bien représentés, avec des mélodies et des textes touchants. Dans cet article, nous vous présentons des auteurs-compositeurs-interprètes et des groupes québécois qui valent la peine d’êtres connus.
En chanson, le Québec ne se limite pas qu’à Céline Dion ou Isabelle Boulay. Du folklorique au rock, plusieurs genres musicaux sont bien représentés, avec des mélodies et des textes touchants. Dans cet article, nous vous présentons des auteurs-compositeurs-interprètes et des groupes québécois qui valent la peine d’êtres connus.

Je dois l’admettre : la sélection des artistes québécois à présenter fut difficile. Avec autant de personnes talentueuses, je ne pouvais les citer toutes dans un seul article. Pour mettre en valeur la langue française, je me suis concentrée sur la chanson québécoise, ses auteurs-compositeurs-interprètes et ses groupes.

Puis, avec une approche chronologique, je souhaitais vous montrer un aperçu de la chanson québécoise des années 1930 à aujourd’hui. Et, du coup, vous faire découvrir une panoplie de styles musicaux. C’est parti !

La Bolduc

La Bolduc, née Marie ou Mary-Rose-Anne Travers, est considérée comme une pionnière de la chanson québécoise. Son inspiration pour ses chansons provient des mélodies irlandaises de son père et des airs folkloriques canadiens-français de sa mère. Ses chansons sont également caractérisées par une touche d’humour et un reflet de la réalité de l’époque. Par exemple, la chanson Ça va venir découragez-vous pas aborde la Crise économique des années 1930.

Malgré une carrière de courte durée (environ dix ans), La Bolduc aura tout de même été très active. « En tout, durant sa carrière, elle enregistre soixante-dix-sept chansons, sept réels et dix chansons inédites. Elle collabore aussi de façon anonyme à des centaines d’enregistrements avec différents chanteurs. » De plus, son œuvre influença plusieurs chansonniers québécois, dont Félix Leclerc.

Félix Leclerc

« Nul n’est prophète dans son pays » : cette maxime pourrait avoir été inventée pour Félix Leclerc. En effet, c’est en France que ce grand nom de la chanson québécoise connaît ses premiers succès sur scène, au début des années 1950. Influencé par la chanson populaire française du début du XXe siècle et par le blues afro-américain, il sera à son tour une source d’inspiration auprès de grands artistes, dont Jacques Brel, Georges Brassens et Guy Béart. Son talent sera finalement reconnu au Québec, mais il continuera à se produire en Europe jusque dans les années 1970.

Auteur polyvalent (auteur-compositeur-interprète, poète, romancier, dramaturge…), Leclerc privilégie la nature dans ses chansons (ex. : L’hymne au printemps). Plus tard, il apportera une touche nationaliste dans ses textes. Le tour de l’île est par exemple un hommage au territoire québécois, mais aussi à l’île d’Orléans, sur laquelle Leclerc finira ses jours.

Robert Charlebois

En 1962, Robert Charlebois faisait la première partie du spectacle de Félix Leclerc. Il n’avait que 18 ans. Connu à cette époque pour ses chansons poétiques (ex. : La boulée), son style évolue. Suite à un séjour de trois mois en Californie en 1967, sa musique est influencée par l’anticonformisme et la contre-culture. « L’hymne Lindberg, chanté avec Louise Forestier et découlant de l’expérience californienne, crée une onde de choc au Québec de par l’usage poétique du joual et de jurons catholiques. »

Cette influence américaine se retrouve également dans L’Osstidcho, un spectacle multidisciplinaire relaté dans notre article sur l’histoire du joual. Mais L’Osstidcho n’était pas le seul spectacle mythique auquel Charlebois a participé :

« En août 1974, dans le cadre de la Superfrancofête, 125 000 personnes s’entassent sur les Plaines d’Abraham à Québec pour entendre trois générations de chansonniers québécois : Félix Leclerc, Gilles Vigneault et Robert Charlebois. L’album J’ai vu le loup, le renard, le lion qui témoigne de l’évènement remporte le prix de la Ville de Paris en 1975. »

Harmonium

Sans doute l’un des groupes les plus ambitieux de l’histoire de la chanson québécoise. Dans les années 1970, le groupe Harmonium faisait vibrer le Québec avec sa musique folk progressive. Formé en 1972, le groupe se dissout en 1978, alors qu’il était au sommet de sa gloire. Durant sa courte carrière, il a sorti trois albums studio : Harmonium (1974), Si on avait besoin d’une cinquième saison (1975) et L’Heptade (1976). En 2007, ces albums (ainsi que Jaune, de Jean-Pierre Ferland) ont été « les seuls albums québécois à figurer dans la liste des 100 meilleurs albums canadiens de tous les temps dressée par le journaliste Bob Mersereau de Radio-Canada. »

Le dernier album du groupe, L’Heptade, est basé sur le chiffre sept, qui représente le nombre de niveaux de conscience. Voilà qui explique également le nombre de chansons retrouvées sur cet album. Deux des membres du groupe, Serge Fiori et Louis Valois, souhaitaient le remixer, mais les bandes maîtresses étaient introuvables. Ce n’est qu’en 2016 que celles-ci ont été retrouvées. La version remisée de l’album, L’Heptade XL, a permis d’atteindre une certification quadruple platine pour le groupe. C’est-à-dire un total de 400 000 ventes pour les deux versions !

Luc De Larochellière

Le Festival international de la chanson de Granby est LE concours « ayant propulsé le plus grand nombre d’artistes au Québec. » Et Luc De Larochellière n’échappe pas à cette tradition. À la fin des années 1980, il avait remporté trois prix : auteur-compositeur-interprète, chanson primée avec Le trac du lendemain et Prix de la presse. En 1988, il lança son premier album, Amère America, qui remporte un succès commercial avec 50 000 exemplaires. Une explication à cette popularité ? « Les radios commerciales adorent ses titres qui sonnent tout en apportant matière à réflexion. » À titre d’exemple, la chanson éponyme a été inspirée par « les inégalités entre le Nord et le Sud ».

L’album suivant, Sauvez mon âme (1990), connaît beaucoup de succès : 100 000 ventes au Québec et 200 000 en France. Malgré son absence sur les radios commerciales, il continue à composer. Son plus récent album, Autre Monde (2016), est son 11e en carrière et il n’a pas perdu de son mordant. Il s’impose « comme un impitoyable observateur de notre société, critique et conscient ».

Les Colocs

Dans les années 1990, le groupe de l’heure au Québec était Les Colocs. Tout comme Harmonium, il aura sorti trois albums studio : Les Colocs (1993), Atrocetomique (1995) et Dehors Novembre (1998). Dès le premier album, le groupe s’engage socialement et se range du côté des moins nantis, comme les sans-abri dans Passe-moé la puck.

Malgré des sujets graves, les chansons des Colocs sont colorées par la diversité des styles musicaux et de ses membres. Son image de groupe de party prendra toutefois une tournure différente avec la sortie de Dehors Novembre. Mais contrairement aux craintes de son meneur, André Fortin, cet album « figure comme l’un des disques marquants de la dernière décennie » de la chanson québécoise. Il s’en vendra d’ailleurs plus de 200 000 exemplaires au Québec.

Mara Tremblay

Mara Tremblay avait contribué à certaines chansons des Colocs. Mais bien avant tout cela, elle avait accumulé une longue expérience musicale : « À titre de musicienne accompagnatrice, elle fait ses premiers pas sur scène, derrière une basse, une mandoline, ou un violon, alors qu’elle participe aux projets musicaux de Nanette Workman, Les Colocs, Mononc’ Serge, Lhasa de Sela, entres autres. Elle fait aussi partie de certains groupes, Les Maringouins en 1991, puis les Frères à Ch’val en 1994. » Ce ne sera finalement qu’en 1999 qu’elle fera paraître son premier album, Le chihuahua.

Ses thèmes de prédilection dans ses chansons ? L’amour, l’amitié, les relations humaines et la nature. Mais c’est surtout sa liberté dans ses choix artistiques qui aura permis à Mara Tremblay une tête d’affiche de la chanson québécoise, et ainsi d’ouvrir « de nombreuses portes à plusieurs éminentes auteures-compositrices-interprètes de la scène musicale locale, notamment Ariane Moffatt, Marie-Pierre Arthur et Lisa LeBlanc. »

Ce que je viens de vous montrer n’est qu’une infirme partie du talent qu’on peut retrouver dans la chanson québécoise. Heureusement, à l’ère de YouTube et de Spotify, il est plus facile de découvrir des artistes qui pourraient vous surprendre. Bonne écoute !

Illustration de Louise Mézel

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