Semaine de la Francophonie : les 6 grandes dates qui ont forgé l’histoire de la langue française

Depuis ses origines, la langue française a connu de nombreuses évolutions. Voici les dates clés qui ont marqué son histoire.
Depuis ses origines, la langue française a connu de nombreuses évolutions. Voici les dates clés qui ont marqué son histoire.

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Les dates de l’histoire de la langue française de la Gaule à aujourd’hui

La langue française telle que nous la parlons tous les jours n’a pas toujours été celle que nous connaissons. Au contraire ! Nombreux sont les évènements qui ont progressivement façonné son identité, avant de l’imposer comme langue à part entière. En près de 2 000 ans d’histoire, la langue française a ainsi évolué au fil des influences culturelles venues d’Angleterre, d’Afrique du Nord, d‘Italie et d’ailleurs. Aujourd’hui, le français est la langue officielle de 29 pays et est parlé par près de 300 millions de locuteurs dans le monde ! Pour célébrer dignement le 14 juillet, découvrez les grandes dates de l’histoire de la langue française.

Les 6 grandes dates de l’histoire de la langue française :

• 52 av. J.-C. : l’invasion de la Gaule par les Romains

Quelle langue les peuples de la Gaule parlaient-ils ? S’il n’existe pas de preuves tangibles de leur existence, nombre d’historiens pensent que les Gaulois parlaient plusieurs dialectes d’une même langue celte. La langue « gauloise » était ainsi probablement comprise aux quatre coins du territoire, malgré des variantes de vocabulaire et de prononciation d’une région à une autre.

Lorsque les Romains envahissent la Gaule en 52 avant notre ère, première des dates clés de l’histoire du français, ils importent leur propre langue : le latin. À cette époque, on en distingue encore deux variantes, le latin dit littéraire et le latin vulgaire (ou parlé). Privilégié par les populations, l’usage du latin s’installe progressivement dans les villes et villages de la Gaule. 

Le gaulois étant une langue presque uniquement parlée, il disparait alors progressivement en ne laissant aucune trace écrite. Seuls quelques mots d’origine gauloise ont subsisté à l’évolution de la langue française, tels que les mots chêne, fougère, ardoise ou ruche.

Trois boucliers romains font fuir des boucliers gaulois, symbole du remplacement du gaulois par le latin
La Gaule envahie – © Lucille Duchêne

• 14 février 842 : les Serments de Strasbourg

Il faut attendre plusieurs siècles avant que le français devienne officiellement une langue. À sa mort en 814, Charlemagne laisse son immense empire entre les mains de son fils Louis le Pieux, qui le partage ensuite entre ses trois fils : Lothaire, Louis le Germanique et Charles le Chauve.

Lorsque Louis le Pieux décède en 840, Lothaire cherche à s’emparer du pouvoir mais se heurte à ses deux frères. Ces derniers décident de se liguer contre lui, entrainant sa déchéance. 

Le 14 février 842, deuxième des dates à retenir pour l’histoire du français, Louis le Germanique et Charles le Chauve se rendent à Strasbourg pour conclure cette alliance. Le premier parlant une langue germanique – le tudesque – et le second une langue romane, les accords sont donc rédigés dans les deux langues. Une grande nouveauté, puisque c’est la première fois qu’un écrit officiel n’est pas écrit en latin. Les Serments de Strasbourg sont depuis considérés comme étant les premiers écrits de l’histoire en langue française.   

Louis le Germanique et Charles le Chauve scellent un pacte contre Lothaire
Les Serments de Strasbourg – © Lucille Duchêne

• 10 août 1539 : l’ordonnance de François Ier

De siècle en siècle, l’usage des langues régionales se renforce en France. Langue d’oc au sud, langue d’oïl au nord, le Moyen-âge est le temps des dialectes régionaux.

En août 1539, une autre des grandes dates de l’histoire du français, le roi François Ier se rend au château de Villers-Cotterêts. Non pas pour un séjour de villégiature, mais pour y signer une ordonnance instituant l’état civil mais aussi le français comme langue de l’administration. En effet, le latin était jusqu’alors la langue utilisée pour tous les actes officiels et notariés.

En paraphant cette ordonnance, le roi François Ier souhaite avant tout être mieux compris par l’ensemble de ses sujets. Mieux encore, elle permet de se détacher de l’influence de l’Église et d’asseoir le pouvoir du roi. La signature du traité de Villers-Cotterêts est dès lors considérée comme l’une des dates clés dans l’évolution de la langue française. 

• 29 janvier 1635 : la création de l’Académie française

Tout commence en 1629 lorsque le secrétaire du roi Louis XIII, Valentin Conrart accueille chez lui des intellectuels souhaitant s’entretenir de « toute sorte de choses, d’affaires, de nouvelles, de belles-lettres », comme rapporté à l’époque.

Cinq ans plus tard, en mars 1634, ils signent le premier compte-rendu. Quelques jours après, ce petit cercle de discussions prend le nom d’Académie française. Le cardinal de Richelieu, soucieux de la bonne portée, de l’utilisation et de l’évolution de la langue française, officialise l’Académie française le 29 janvier 1635, quatrième des dates clés de l’histoire du français.

L’Académie française réunit alors 40 hommes de lettres qui ont pour rôle de normaliser et de perfectionner la langue française. En 1694, le premier dictionnaire de l’Académie voit le jour.

Un dictionnaire de l'Académie française se pavane sous les yeux passionnés d'érudits
Inauguration de l’Académie française – © Lucille Duchêne

• 1794 : l’Abbé Grégoire ou la suprématie de la langue française

Au crépuscule du XVIIIe siècle, la langue française semble avoir trouvé sa place et son identité… du moins à Paris. Dans les provinces de la toute nouvelle République, chaque région parle encore son propre dialecte.

C’est du moins les résultats d’une enquête menée pendant 4 ans par l’abbé Grégoire. Ce dernier constate que le français n’est pas la langue majoritaire sur le territoire, loin de là : seuls 15 départements le parlent, tandis que subsistent encore une trentaine de dialectes différents. Persuadé de l’universalisme de la langue française, l’abbé Grégoire rédige en juin 1794 un rapport sur la nécessité d’abolir ces langues régionales pour généraliser le français. 

Dans le contexte agité de la Terreur post-révolutionnaire, ce rapport n’aura pas la finalité escomptée. Mais sa publication en juin 1794 en fait une date clé de l’histoire de la langue française, montrant la volonté de la faire prévaloir pour qu’elle devienne la langue nationale officielle.

• 1880 : la langue française obligatoire dans les écoles

Cette volonté de généraliser l’usage de la langue française est reprise par Napoléon au début du XIXe siècle. En 1802, il crée le lycée où l’enseignement est dorénavant exclusivement prodigué en français.

Il faudra malgré tout attendre l’instauration de la IIIe République pour que la langue française soit imposée dans le milieu scolaire. Jules Ferry, alors ministre de l’Instruction publique, instaure en 1880 l’école gratuite, obligatoire et laïque. Seul l’enseignement en français y est autorisé, point de départ à l’abandon progressif des dialectes. 

1880, 6e des dates de l'histoire du français - des écolières en uniforme sont alignées dans le couloir
L’enseignement du français à l’école – © Lucille Duchêne

Les dates de l’histoire de la langue française : un processus en cours

En tant que langue vivante, la langue française poursuit son évolution aujourd’hui encore. À l’ère du numérique, des smartphones et des émojis, qui sait quelle sera la prochaine date clé de l’histoire du français ?

Illustrations de Lucille Duchêne

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