Comment apprendre une langue proche de la sienne

Apprendre une langue proche de la sienne présente beaucoup d’avantages. Découvrez comment les exploiter au mieux.

Apprendre une langue étrangère n’est pas toujours facile, mais cela peut le devenir si vous vous efforcez de garder en tête ces quelques astuces. Pour commencer, chaque langue implique une approche différente. Un Anglais, par exemple, abordera l’apprentissage de l’allemand et du japonais de manière différente. Logiquement, l’allemand, du fait de sa proximité avec l’anglais et de leurs racines communes, lui semblera beaucoup plus facile à assimiler.

Voici quelques conseils destinés à ceux qui souhaiteraient apprendre une langue étrangère proche de leur langue maternelle. Comme d’habitude, il y du pour et du contre, mais vous pourrez même tirer profit des difficultés.

1. Accrochez-vous aux racines communes

Beaucoup de mots de langues proches l’une de l’autre ont la même racine. La racine est la partie fixe d’un mot à laquelle se rattachent le préfixe et le suffixe pour construire d’autres termes. En français, par exemple, le mot « ami » se retrouve dans « amitié », « amical » ou encore « amicalement ».

L’italien « amico » ressemble beaucoup au français, mais ses dérivés ne sont pas les mêmes : « amicizia », « amichevole », « amichevolmente ». Puisque les suffixes divergent mais que la racine reste la même, il est plus simple de comprendre et de mémoriser la façon dont on construit les mots en italien, que de les apprendre par cœur.

2. Apprenez à distinguer vrais et faux amis

Le fait que deux langues aient beaucoup en commun peut présenter un avantage considérable et rendre l’apprentissage facile et rapide. Pour rester dans la comparaison entre l’italien et le français, il existe une foule de “vrais amis” : « la fourchette/la forchetta », « les pieds/i piedi », « le train/il treno »… La liste pourrait s’étendre à l’infini.
Entre le portugais et l’espagnol, les similitudes lexicales sont encore plus nombreuses, comme le montre ces quelques exemples : cerveja/cerveza (bière), dois/dos (deux), comer/comer (manger), pronunciar/pronunciar (prononcer). Il y en a tellement que certains Brésiliens pensent même qu’ils n’ont pas besoin d’apprendre l’espagnol pour le parler, ce qui n’est pas tout à fait exact.

Mais en matière d’amitié, les langues peuvent parfois être traîtres. Alors pour ne pas risquer de malentendu, apprenez à distinguer les vrais des faux amis, ces mots qui ressemblent à s’y méprendre au français, mais signifient toute autre chose. Un Français peut par exemple traiter un mauvais élève de « cancre », alors que l’insulte serait franchement déplacée en italien, « cancro » désignant la maladie du cancer. Pareil pour « brutto » qui ne signifie non pas « brute », mais « laid »… Et on peut être l’un sans l’autre, je vous assure.

Si l’on a peur de se mélanger les pinceaux, rien de plus simple ! Prenez les choses à bras-le-corps en transformant cet inconvénient en avantage. La différence de signification peut sembler tellement drôle, absurde, marquante, que précisément elle donne au mot en question une place indélogeable dans la mémoire. Je sais par exemple parfaitement qu’un « gift » anglais (le cadeau) fait toujours plaisir mais qu’un « Gift » allemand (le poison), lui, fait plutôt fuir.

3. Appuyez-vous sur les constructions grammaticales communes

Bien que la grammaire soit très spécifique à chaque langue, on peut reconnaître, dans une langue proche, des structures similaires à celles de sa propre langue.

En italien comme en français, dans une phrase avec l’auxiliaire avoir, le participe passé ne s’accorde que si le complément d’objet direct est placé avant le verbe.

Exemple :

Français : j’ai ouvert la porte → je l’ai ouverte
Italien : ho aperto la porta → l’ho aperta

Une bonne occasion de réviser ses classiques ! Car souvent, en français, la différence s’estompe, voire ne s’entend pas à l’oral, et on a donc tendance à négliger l’orthographe. En italien au contraire, la différence est parfaitement audible. Vous ferez donc d’une pierre deux coups en révisant vos classiques de grammaire française !

Si vous apprenez l’anglais et l’allemand, vous pouvez comparer la construction des verbes à particules. La signification d’un verbe change complètement lorsqu’on ajoute une particule : « to blow » (souffler), devient « exploser » lorsqu’on ajoute « up » (to blow up). De même, en allemand, « sagen » (dire) devient « annuler » quand on ajoute la particule ab (absagen). Comprendre qu’il s’agit là des mêmes mécanismes peut vous aider.

4. Écoutez, reconnaissez, imitez

L’accent ne doit pas être laissé de côté quand on apprend une langue étrangère. Bien sûr la prononciation varie d’une langue à l’autre, mais parfois, les règles sont les mêmes. Ainsi le -h en italien joue le même rôle que le -u en français s’il est placé après un -g.

Si le -g est directement suivi d’un -i, on prononce “ji” en français, “dji” en italien. S’il est suivi de -ui (en français), -hi (en italien), on prononce “gui”. Dans les deux langues, le -u et le -h servent donc respectivement à transformer un son doux en son dur.
Une règle plus facile à intégrer que celles de la prononciation japonaise…

Bien sûr les exceptions existent, et même si le français comprend par exemple beaucoup de consonnes nasales, la prononciation portugaise, également très nasale, représente malgré tout un défi au début. Mais de façon générale, les similitudes constituent un avantage significatif. Essayez vous-même en identifiant les sons similaires, puis en les répétant. Maintenant, essayez de prononcer le même mot, en russe cette fois. Alors, qu’est-ce qui est plus facile ?!

5. Entraînez votre cerveau à déduire du contexte

Ça y est. Vous avez rencontré vos premiers succès, vous êtes capable de tenir une conversation de base (après tout, il s’agit d’une langue proche de la vôtre), vous êtes prêt à regarder un film sans sous-titres, ou du moins en langue originale. Tout marche comme sur des roulettes, jusqu’à ce que fassent irruption des mots complètement inconnus… Pas de panique.

Plusieurs choses peuvent vous aider à déduire le sens d’un mot : le contexte, l’expression du visage des personnages, et bien sûr, la ressemblance avec votre langue maternelle. Il est plus simple de deviner la signification d’un terme dans un contexte familier. Parfois, il arrive même de saisir l’idée générale d’un propos sans en avoir compris un traître mot !

6. Motivez-vous

Si vous choisissez d’apprendre une langue proche de la vôtre, les résultats se feront sentir plus rapidement que s’il s’agit d’une langue éloignée. Mais ça ne doit pas servir d’excuse pour moins s’entraîner ! Au contraire, tirez profit de cet avantage afin d’atteindre vos objectifs dans un délai plus court.

Relevez sans cesse de nouveaux défis, mais restez raisonnable. Se fixer des buts accessibles est, en règle générale, plus efficace. Donnez-vous par exemple une semaine pour commander au restaurant dans la langue que vous apprenez, plutôt que de chercher à vouloir tenir une conversation philosophique avec un natif au bout d’un mois. Des buts trop ambitieux et irréalisables sont source de frustration et de découragement.

En vous efforçant de mettre ces quelques conseils en pratique, vous réaliserez vite que vos cousins germains linguistiques sont bien plus proches et faciles d’accès que ce que vous pouviez imaginer.

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